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pour en savoir plus

 

-La lice et son rôle dans le façonnage du caractère du chiot

- Un chiot à la maison

-Trucs et conseils pour votre chiot

 

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LA LICE ET SON ROLE DANS LE

FACONNAGE DU CARACTERE

DU CHIOT

Y.Collignon

 

 

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La reproduction s’appuie sur le choix des géniteurs, selon divers critères dont la valeur est définie par l’orientation que se donne l’éleveur.

La « recommandation » tient une place privilégiée, les résultats d’exposition sont généralement déterminants, les résultats en travail sont quelquefois recherchés, les goûts individuels, l’implantation géographique, la subjectivité, l’amour de son propre chien…, que de choses interviennent dans le choix et la décision !.

Quoiqu’il en soit, l’éleveur dispose d’une ou plusieurs chiennes, et c’est la recherche du mâle qui est soumise aux éléments que nous évoquons. Dans ce cadre habituel où s’inscrit l’avenir de la race, nous voulons proposer deux observations répondant au souci principal de l’élevage d’une race canine de « travail ».

1 -Orientation d’élevage

Il est essentiel de se fixer un but : produire un chien digne du 1er groupe, un chien physiquement efficace et psychologiquement apte au travail. L’exemple d’une race dont l’élevage a été conduit vers ce but avec un succès certain, c’est le berger belge malinois. Les beauceronniers devraient regarder vers cette race, voir ce qu’elle est devenue, à partir d’un niveau moyen qui n’était pas exceptionnel, à force de sérieux, de rigueur, de volonté et d’autodiscipline de la part des amateurs, et surtout, à force de participation étroite enter l’éleveur et l’utilisateur.

Si le beauceron connaissait cette cohésion entre l’élevage et l’utilisation, et si l’orientation vers le travail devenait une préoccupation commune, la race se bonifierait très vite.

2- Importance relative des géniteurs

L’étalon

Trop souvent le mythe de l’étalon préside aux destinées de races canines d’exposition, par analogie avec les productions biologiques commerciales et peut-être par paresse intellectuelle.

De fait, la génétique nous donne des bases techniques solides, mais insuffisantes. L’élevage ne peut et ne doit pas s’arrêter à la mise en œuvre de nos connaissances dans le domaine de l’hérédité. Il doit, au-delà de cette science de la reproduction, s’exercer dans la conscience des conditions de milieu qu’il réalise donc dans la tâche et la responsabilité de l’éleveur.

Au niveau génétique, il convient d’accorder, à priori, la même importance à l’étalon et à la lice, au moment du choix et en fonction du but fixé, mais convient aussi de s’interroger sur le devenir de l’union réalisée, tant au niveau des produits attendus que de l’impact sur la race.
L’étalon communique à sa descendance, ses « aptitudes » psychologiques, des prédispositions à apprendre, à travailler…, jamais il ne communique son savoir. Il ne transmet que les supports organiques hérités de ses parents et développés par l’emploi ou atrophiés par l’inaction. Il ne transmet pas les connaissances acquises. De même sur le plan physique, il ne transmet que l’aptitude de son cœur à se développer sous l’action de l’entraînement, pas son cœur d’athlète. Il transmet sa morphologie pas les adaptations efficaces qu’elle a rendues possibles par l’apprentissage et l’emploi dans le travail.
L’étalon sème dans les différents terrains une héritabilité qu’il abandonne aux lices et aux conditions d’élevage.
Au vu du nombre de saillies possibles, on remarque évidemment que l’étalon peut avoir une grosse influence sur l’élevage par rapport à la lice, influence qu’il faut mesurer et utiliser avec réflexion et modération. S’il faut 50 lices pour produire 250 chiots sur une année, un seul étalon pourrait en être le père, ceci sans préjuger encore de l’insémination artificielle qui pourrait très rapidement enfermer l’élevage sur quelques mâles seulement, au cas où l’orientation choisie serait de reproduire en beauté à partir du plus beau…. En constatant l’importance possible des étalons sélectionnés sur la race, s’ils étaient utilisés sans discernement, sachons qu’avec les qualités apparentes qu’ils peuvent transmettre, ils peuvent également transmettre leurs vices, inaptitudes ou tares, discrètes ou masquées. Le chien parfait n’existe pas.
Sachons aussi qu’un élevage basé sur quelques mâles seulement pose très rapidement des problèmes graves qu’il faut éviter car ils fragilisent et menacent dangereusement la race ainsi reproduite.

La lice

L’apport génétique de la lice sur ses produits est le même que celui du mâle. Sur le plan statistique, son influence morphologique sur la race est relativement faible puisqu’elle ne produit guère que 30 chiots durant sa vie.
Sur le plan qualitatif, son action est très nettement dominante, tant du point de vue physique que du point de vue comportemental.
Imaginez le décès de l’étalon à l’issue d’une saillie… Cela n’aurait aucune influence sur les chiots à naître. Il n’en irait pas de même du décès de la chienne. En deçà de cette lapalissade, il faut se persuader que la santé de la lice, sa condition  physique, son activité, sa nourriture, son équilibre psychologique… sont autant de points conditionnant le développement des futurs chiots.
Si tout le monde  accepte volontiers ce fait par lequel la lice du géniteur dominant en regard de la santé et de la valeur physique des chiots, bien peu ont conscience de son impact en regard du comportement futur des produits. Pourtant, durant la gestation, puis dans la littée et enfin lors des premiers contacts avec l’environnement, c’est la chienne et elle seule qui agit sur ses chiots. On peut dire que même durant la phase embryonnaire, les états psychophysiologiques de la lice ont des effets sur ses produits. Alors que les colères, les maladies, les fatigues de l’étalon, isolé dans son chenil, ne sont pas perçues par les fœtus, celles de la mère qui chasse une femelle trop curieuse, grogne à l’adresse d’un visiteur inconnu…, font partie des éléments constitutifs du « milieu ».
Après la naissance, la mère apprend à ses chiots, ses colères, ses peurs, son calme, son équilibre ou sa nervosité. La porte qui claque, le coup de feu du chasseur, le bang ou le sifflement de l’avion à réaction…… sont perçus avec indifférence par les chiots d’une chienne calme et indifférente ; au contraire, ils s’assortissent d’une réaction de peur, de fuite, chez les chiots dont la mère tremble, tressaille, s’agite, bloque son lait ou fuit.
C’est là, durant les premiers jours de la vie et jusqu’au deuxième mois, que la lice produit, à partir d’un étalon courageux et sélectionné, un chiot courageux et calme, apte au travail, ou bien un sujet peureux, instable, inutilisable, beau comme son père et sa mère, mais mauvais comme sa mère seulement.
De nombreux facteurs dépendant de l’éleveur interviennent bien sûr dans l’environnement immédiat des chiots, mais s’il en est un qui soit constant, inévitable, c’est bien de la mère qu’il s’agit.
L’action de la lice sur sa portée dépasse donc de beaucoup le seul aspect génétique de la reproduction qu’elle partage avec le mâle. Elle ne fait pas que transmettre l’organique et l’inné, elle diffuse le premier acquis, elle réalise le premier apprentissage, elle conditionne les capacités comportementales futures des chiots, donc leur aptitude utilitaire et cela, d’une manière indiscutable et indélébile.

La vocation de travail du beauceron et l’orientation à donner en ce sens à l’élevage nous font penser que l’influence des chiennes est l’élément le plus sérieux  et le plus urgent à prendre en considération.
Il demeure indispensable de choisir les reproducteurs, mais, malgré toutes les précautions, toutes les garanties dont l’éleveur peut s’entourer, rien n’est possible si l’on ne voit dans la lice que la machinerie génétique d’une bête de reproduction. L’étalon et la lice ne peuvent être comparés à des duplicateurs plus ou moins fiables. La valeur du chien, au-delà de sa simple expression physique, c’est d’abord et surtout sa psychologie élevée, son intelligence domestique, son aptitude socio-affective, ses capacités utilitaires. La valeur du chien, c’est d’abord celle de sa mère, bien intégrée au milieu réalisé par l’éleveur et préparée, entraînée, au ring et au campagne.
Chacun peut, soutenu par son ambition ou sa passion du beauceron, piocher la littérature traitant de la reproduction, mais pour avoir été concernés par des discussions sur ce sujet, il nous a semblé  que la valeur relative de la lice, sous l’aspect que nous présentons, était généralement ignorée. Il faudrait, en plus des nombreuses considérations à respecter pour perpétuer la race, et avant de chercher l’étalon, que les éleveurs s’attachent à faire travailler les chiennes. Nous sommes convaincus que c’est par cette attitude que l’amélioration rapide, profonde et durable que mérite le bas rouge doit commencer.
  
                                                                  Décembre 1980

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UN CHIOT A LA MAISON

 

Non, en principe, vous ne vouliez pas de chien ; c’est des responsabilités : des flaques de pipi, des vaccins, des poils partout, des colonies de vacances –bref, beaucoup de tintouin. Mais, la chienne du voisin venant de donner naissance à trois chiots, le voisin vous invite à venir les admirer, comme ça, pour le plaisir. Donc vous y allez, comme ça, pour le plaisir. Résultat : une heure après, vous rentrez chez vous avec un chiot dans les bras et le sentiment très net de vous être fait avoir. Vous présentez le chiot à votre petite famille et vous remportez un succès mitigé. Votre époux(se) vous regarde comme si vous aviez marché dans quelque chose de sale, et Victor, qui est pré-ado, annonce la couleur : « Compte pas sur moi pour aller le faire pisser. » Le petit dernier est sincèrement ravi, mais il manque de diplomatie. Vous lui filez le mode d’emploi du chiot : on ne shoote pas dedans, on ne lui mord pas la cuisse, on ne lui coupe pas les oreilles sans anesthésie, on ne lui met pas de punaises dans les trous, on ne le range pas dans le frigo. Si le môme refuse d’obéir, mettez-le en pension.

Ensuite, vous foncez chez le vétérinaire pour les premiers vaccins et conseils. Vous ressortez très fier : côté physique, votre chiot est parfait, la silhouette dodue, l’œil vif, la gencive rose, les oreilles et la truffe plantées juste où il faut. Côté mental, il est formidable aussi : optimiste, explorateur, courageux, visiblement à l’aise dans la société bien que résolument corniaud.
Le problème, c’est vous. Vous êtes inquiet. Le vétérinaire vous a dit que le chien se situait dans une hiérarchie et qu’il fallait vous imposer en tant que chef de meute. Ca vous paraît judicieux, à un détail près : il vous a semblé que ses conseils étaient truffés de « y a qu’à », et chacun sait qu’entre le ayka et l’aboutissement d’un projet, il y a un monde. Bref, vous sentez que ça ne va pas être de la tarte.

Vous commencez par les choses simples : vous lui achetez une corbeille en tissu (très moche et très chère mais il n’y a pas le choix), une laisse, un collier, deux gamelles, un pull-over jaune parce qu’on est en hiver, et des joujoux – trois côtelettes en caoutchouc, un hérisson qui fait « pouic », six balles de tennis de compétition.. Vous découvrirez au bout de quelques heures qu’il a avalé le pouic du hérisson – ce qui vous angoissera jusqu’au moment où le pouic ressortira enfin de l’autre côté – et qu’il refuse énergiquement d’enfiler son pull, car, même muni d’une cervelle de piaf, le chiot possède une espèce de bon sens campagnard : il sait qu’il est climatisé.

Maintenant qu’il a tout le barda réglementaire, il attend la suite des réjouissances, la queue en bataille et l’œil vicelard, pendant que vous téléphonez à votre vieille maman pour lui apprendre la bonne nouvelle – elle adore les chiens et, d’après vous, elle fera une formidable nounou pour les vacances. En fait, sa réaction vous étonne un peu. Elle vous rappelle que vous ne vouliez pas de chien et elle vous annonce la couleur : « Ne compte pas sur moi pour le garder pendant que tu vas en vacances. »
S’ensuit une discussion désagréable pendant laquelle le chiot qui trouve le temps long, prend les choses en main et s’organise un circuit touristique.

Dans la cuisine, il renverse la poubelle et en sort un paquet d’épluchures tartinées de marc de café qu’il traîne laborieusement dans le living. Là, il s’attaque à la face nord du canapé. Une fois en haut, il trouve le pull que vous aviez bêtement laissé traîner et le détricote. Après, il tente l’escalade des rideaux mais n’y arrive pas – c’est un truc de chat – et il se met à ronger le pied de la table – c’est un truc de lapin mais il y arrive.
Ensuite, il explore votre chambre et revient la démarche branlante et la mine féroce : il est en train de tuer une chaussette en la secouant très fort. Effectivement la chaussette est morte : elle a deux grands trous au côté droit. (Vous notez au passage qu’il utilise très peu ses jouets à lui.) Il pisse un coup sur la moquette du couloir, découvre l’existence de la salle de bains, déroule deux kilomètres de papier Lotus et s’endort dedans. (Un chiot dort beaucoup et c’est une bénédiction.)

« Bon, je ne vais pas commencer à l’engueuler tout de suite », vous dites-vous avec mansuétude, ne sachant pas trop si votre rôle de chef de meute prend effet tout de suite ou plus tard. En fait, c’est plus ou moins tout de suite, mais personne n’a envie de briser les illusions d’un chiot qui est bien le seul à trouver la vie marrante.

D’ailleurs, pour l’engueuler, il faudrait qu’il ait un nom. On n’engueule pas quelqu’un qui n’a pas de nom. Vous avez l’embarras du choix : Caramel, Igloo, Moka, Kiwi, Capsule, Savon, Filou, Ubu, Mickey, Pastille, Ficelle, Gribouille, Java, Loustic, P’tit loup, Virgule, Picrate, Moka, Gabon, Zigzag, Cachou, Taxi, etc. En tous cas, évitez Gontran-Fulbert si c’est un garçon, Simone si c’est une fille et Brutus si c’est un pinscher nain. Ca fait marrer tout le monde sauf le chien, qui finit par en prendre ombrage.

Appelons-le Bingo. Maintenant, qu’il a un nom, vous vous dites très justement qu’avant de l’engueuler, il faudrait déjà lui avoir appris deux ou trois choses. Par exemple : où sont ses pipi-rooms. Le vétérinaire a été formel : Bingo venant d’être vacciné une première fois contre dix mille nuisances, il n’est immunisé contre rien du tout jusqu’au rappel, et il n’est pas question de le laisser renifler des trucs douteux de chiens malsains.

Si vous avez un jardin, ça va. Il suffit de sortir Bingo au réveil, avant les repas et entre les repas – toutes les deux heures environ. Si vous habitez une ville polluée, vous ne devez le poser sur le trottoir sous aucun prétexte. Que faire ? Rien de plus facile. Yaka étaler France-Soir dans la cuisine et lui expliquer que c’est « là » - le journal France-Soir étant choisi en fonction de sa surface couvrante et non de ses talents à analyser les entourloupes d’un pseudo allègement fiscal.

Comment le lui faire comprendre ? C’est facile : dès qu’il fait mine de s’accroupir, vous le parachutez sur France-Soir. Le problème, c’est que le chiot débutant va vite. Un peu plus tard, il tournera en rond avant de s’accroupir, ce qui vous laissera une marge de trois secondes. Pour le moment, il s’accroupit sans préavis. Si par hasard, il tombe sur le journal, vous le félicitez. « Oooh ! L’avait bien fait pipi, l’était un beau toutou ! » Peu importe la niaiserie du texte, ce qui compte, c’est le ton : le plus admiratif possible. S’il se répand dans des endroits interdits, vous le réprimandez.
Le vétérinaire vous l’a dit : hurler, taper – même avec un journal : de nos jours, c’est démodé – ou lui mettre le nez dans sa flaque est inutile et inesthétique. Les cris le stressent, l’odeur du pipi lui plaît et il ne sait plus où il en est. Non, ce qu’il faut faire, c’est l’attraper à pleine main par la peau du cou (au-dessus des omoplates) et le secouer légèrement – pas comme un prunier. Ca n’a l’air de rien comme ça mais pour lui c’est grave : ça lui rappelle sa mère. En même temps, vous lui précisez le fond votre pensée : »Non, Bingo, c’est pas bien. » N’importe quel chiot, même spécialement crétin, intègre vite le mot « non ». Il intègre aussi des tas d’autres mots, si vous faites bref et répétitif. Inutile d’épuiser le dictionnaire des synonymes. Si vous lui dites une fois « ce que tu viens de faire est sale », une fois « tu me déçois énormément » et une fois « tu vas voir ta gueule à la récré », il n’imprime pas.

Le problème, c’est le flagrant délit. En théorie, tous les professionnels de la profession sont d’accord : le flagrant délit est nécessaire et si vous grondez le chiot deux heures après, il ne sait plus à qui appartient la flaque qui a l’air de vous peiner. Cette théorie vous laisse perplexe : le flagrant délit exigerait que vous passiez 24 heures sur 24 à surveiller le chiot, planqué derrière le yucca. Il se trouve que vous avez autre chose à faire. Donc, dans la vraie vie, vous trouvez cinq flaques en rentrant du boulot, Bingo vous fait la fête et vous le gronder mollement en épongeant les flaques.

Vous vous sentez coupable car vous n’avez pas observé la règle du flagrant délit, et ce sentiment de culpabilité est renforcé par l’attitude du prévenu qui se rapatrie piteusement dans sa corbeille, toutes ses oreilles repliées en arrière. Vous lui avez gâché sa fête et il vous trouve parfaitement minable et rabat-joie.

Ca vous met le moral à zéro. Vous tenez douze secondes et vous pardonnez. A votre grand soulagement, il pardonne aussi et vous lèche le pif en signe de paix.

Pour arroser ça, vous lui préparez son repas. Vous pesez soigneusement chaque gramme de viande, chaque grain de riz et chaque haricot vert comme l’a dit le vétérinaire – plus tard, vous lui lancerez la boîte et l’ouvre-boîte – et vous le regardez s’empiffrer avec émotion : voilà enfin un truc qui marche comme sur des roulettes.

La première nuit est pour le chiot une formidable occasion de tester votre résistance : dès que vous grimpez sur le lit avec le projet de le laisser par terre, le Bingo moyen se met à pousser des cris d’horreur. Là, vous avez le choix : vous lui sous-louez un oreiller ou vous le scotchez dans sa corbeille. En tout cas, sachez que pour lui, la moindre victoire fait jurisprudence. Si vous le hissez sur le lit en lui expliquant que c’est une faveur exceptionnelle, il va considérer la chose comme un acquis social sur lequel on ne revient pas. Donc, essayez de toutes vos forces d’avoir l’air de vouloir rester ferme. 

S’il couine, caressez-le dans sa corbeille. S’il recouine, mettez-lui une musique en sourdine – une sonate plutôt qu’un haute-contre en pleine crise. S’il couine toujours, expliquez-lui à quel point il est heureux chez vous, bien à l’abri, alors que tant de chiens solitaires et affamés errent de par le monde – et tant d’humains aussi.

Avec un peu de chance, le son de votre voix finira par l’anesthésier et vous pourrez enfin dormir deux ou trois heures. Très précisément jusqu’à l’heure de sa première séance récréative – laquelle consiste à pisser sur la moquette, écouter vos jérémiades au garde-à-vous sur France-Soir, boire un coup pour repisser plus tard, shooter dans son hérisson à pouic, refaire son lit (les chiens aiment bien refaire leur lit), couiner un peu pour ne pas perdre la main et se rendormir jusqu’à sa deuxième séance récréative.

Si vous avez réussi à le maintenir dans sa corbeille, vous avez remporté votre première victoire. Vous en remporterez d’autres, aussi gratifiantes et parfois glorieuses – le brossage des dents par exemple. Dans la série super-yaka, le vétérinaire vous a intimé l’ordre de brosser les dents de Bingo deux fois par semaine. « Vous achetez un dentifrice spécial parfumé au rôti et vous en étalez un centimètre et demi sur une brosse à dents ». L’homme de science, qui est un coquin, glisse pudiquement sur la suite de l’opération et ajoute qu’il n’y a pas le feu puisque le chiot a encore ses dents de lait, mais que le plus tôt sera le mieux car le chiot se montrera plus prévenant. Bref, il noie le poisson. La vérité, c’est qu’il vous reste deux mois pour devenir troisième dan de karaté.

En attendant, vous avez déjà passé 24 heures avec votre nouveau copain. Vous êtes ratatiné de fatigue mais Bingo est tout pimpant.

C’est normal. Un chiot heureux doit être capable d’achever son maître. En plus, il a l’air de vous trouver sympa, comme chef de meute, et vous pouvez en concevoir une certaine fierté.

On ne devient pas le meilleur ami du chien en se roulant les pouces. C’est un boulot qui demande des qualités – ruse, patience, obstination, joie de vivre. Si vous ne vous sentez pas à la hauteur, ne vous inquiétez pas. Le chiot voit bien que vous patinez dans la semoule mais il ne vous en veut pas. Il vous aime, il a confiance en vous et il arrivera à vous éduquer – il le sait.

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TRUCS et CONSEILS pour VOTRE CHIOT

 

Les premiers apprentissages

Une éducation précoce

L’éducation doit démarrer dès que vous amenez le chiot à la maison. Vous devez en faire un adulte confiant, d’humeur égale, sociable, à l’aise avec les autres chiens et les humains. Dès l'âge de huit semaines, le chiot est apte à commencer l’apprentissage de l’obéissance et de la propreté. N’oubliez pas que chaque chien est unique et faites preuve de patience si votre chiot semble moins facile à éduquer que d’autres. Compliments, friandises et jouets vous faciliteront la tâche.

Reconnaitre son nom

Avant toute chose, votre chien doit apprendre à connaître son nom. Choisissez un nom court. Vous pouvez commencer l’éducation lorsque le chiot réagit à son nom et s’arrête pour vous écouter lorsque vous le prononcez.

Les Félicitations

Félicitez souvent votre chiot pendant la séance d’éducation. Même un très jeune chiot est sensible à la façon dont vous parlez et au ton de votre voix : il sentira à votre intonation si vous êtes vraiment content de lui. Il fera vite la différence entre les louanges et les remontrances. Les félicitations doivent toujours être accompagnées d’autres types de récompenses.

Les récompenses

Les mots ne sont pas la seule façon de récompenser le chiot. Vous pouvez accompagner vos paroles d’une caresse ou d’une petite friandise (peu calorique, pour éviter les excès de poids). S’il s’est bien comporté, offrez-lui un nouveau jouet amusant. Attention, ces récompenses ne remplacent en aucun cas les félicitations, qui marquent votre affection.

Les premiers jouets

Vous trouverez de nombreux jouets spécialement conçus pour stimuler physiquement et mentalement le chiot : des os imprégnés de saveurs diverses, des jouets à mâcher ou mordiller, à attraper ou à rapporter. Pour qu’un jouet garde tout son intérêt, il ne faut pas que le chiot l’ait à sa disposition en permanence. Donnez-le lui lorsque vous le laissez seul. S’il s’est bien conduit, laissez-le s’amuser avec un jouet que vous reprenez ensuite, pour qu’il comprenne le sens de la récompense.

Non !!

L’un des premiers mots que doit apprendre le chiot est « non ». ce simple mot vous permet de garder le contrôle et de prévenir les accidents. Vous n’aurez pas besoin de crier – les chiots sont généralement trop soucieux de plaire à leur maître. En revanche, vous devez vous montrer sévère, faire les gros yeux et adopter un ton ferme pour réprimander un chiot qui a fait une bêtise.

Le contact avec d'autres chiens gif

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Le chiot fait ses apprentissages fondamentaux pendant les trois premiers mois de son existence. C’est donc durant cette période cruciale qu’il doit être mis en contact avec d’autres chiens afin qu’il développe ses aptitudes à la vie sociale. Grâce à la socialisation, le chien adulte pourra tolérer non seulement ses congénères, mais aussi d’autres animaux.
La propreté dans la maison
Lorsque le chiot a envie d’uriner, il se met à renifler le sol. Vous devez alors le soulever rapidement et le placer sur le papier journal prévu à cet effet. En règle générale, l’apprentissage de la propreté est assez rapide. Inutile de punir le chiot en cas « d’accident » : il suffit de lui dire « non » avec fermeté pour qu’il comprenne qu’il doit utiliser exclusivement le papier journal.
Le chiot a besoin de faire pipi tout de suite après s’être réveillé, avoir mangé, bu ou fait de l’exercice.

La propreté à l’extérieur

Dès que possible, apprenez à votre chiot à faire ses besoins à l’extérieur. Un chiot de trois mois vide sa vessie toutes les trois ou quatre heures environ. Le mieux est bien entendu de le sortir dans un jardin, mais un chiot citadin doit aussi apprendre à s’habituer au caniveau.
Faites-lui sentir un morceau de papier journal souillé : sa propre odeur l’encouragera à se soulager. En tout cas, ne le rentrez à la maison que lorsqu’il a fait ses besoins.

Ramasser les crottes du chiot

Lorsque vous sortez votre chiot, munissez-vous de sacs et pinces en plastique, de Sopalin ou d’une petite pelle afin de pouvoir ramasser ses excréments. Si vous avez habitué votre chien à faire ses besoins dans le jardin, ramassez et jetez ses excréments dans les toilettes, car ils peuvent contenir des ascaris ou d’autres vers intestinaux qui se transmettent à l’homme.

Seul à la maison

Quelle que soit la joie que vous procure la compagnie de votre chiot, les occasions où vous devrez le laisser seul ne manqueront pas. Laissez-le seul dans sa cage pendant un court moment pour lui apprendre à considérer cette situation comme normale. Sortez rapidement en lui ordonnant d’attendre votre retour. N’oubliez pas de lui laisser un bol d’eau et un jouet. Augmentez progressivement la durée de vos absences.

Habituer le chiot à la laisse

Habituez votre chiot, dès son arrivée à la maison, à porter un collier et à marcher en laisse. Laissez-le dans un premier temps faire connaissance avec ces objets, les observer et les sentir. La première fois que vous lui mettez le collier, parlez-lui pour distraire son attention et félicitez-le de l’avoir accepté. Ôtez le collier après avoir joué un peu. Votre chiot fera très vite la relation entre jeux-récompenses et collier. Lorsqu’il se montre fier et heureux de porter son collier, vous pouvez commencer à l’habituer à la laisse. Accompagnez vos compliments de petites récompenses : par exemple, laissez-le jouer un peu avec son jouet préféré.

Le contact avec les hommes

Pour apprendre à votre chiot à bien se comporter dans la rue, organisez une rencontre à l’extérieur avec un de vos amis à qui vous demandez de se baisser pour éviter que le chiot saute, tendance très fréquente chez les jeunes chiens. Si le chiot s’est bien comporté, récompensez-le par une friandise ou une caresse. Cette première expérience donnera confiance au chiot dans ses rapports ultérieurs avec les humains.

Rencontre avec d’autres chiens

Pour familiariser votre chiot avec ses congénères, organisez un rendez-vous avec un ami ayant un chien calme. Demandez à votre ami de faire asseoir son chien à votre approche et félicitez votre chiot s’il réagit bien. Cette expérience devrait lui apprendre à ne pas craindre de rencontrer d’ autres chiens. Les contacts avec d’autres chiots de son âge peuvent également l’aider à développer ses aptitudes à la vie sociale.

 

L’EDUCATION DE BASE

 

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Vous pouvez commencer les séances d’éducation lorsque votre chiot a huit semaines. S’il fait quelque chose que vous voulez lui voir exécuter sur commande, répétez l’ordre plusieurs fois pour que le chiot établisse le lien entre le mot et son geste.
Il apprendra ainsi rapidement à associer certains mots à des actions précises.
Félicitez toujours votre chien lorsqu’il obéit à votre ordre. Il comprendra vite ce que « gentil chien » veut dire.

Au pied

Afin de pouvoir contrôler votre chien en toutes circonstances, vous devez lui apprendre à répondre immédiatement à votre appel. C’est le fondement même de l’obéissance. Lorsque votre chiot s’est habitué à porter collier et laisse, vous pouvez commencer les séances d’entraînement.

  1. Mettez-lui le collier et accrochez la laisse. Agenouillez-vous à un ou deux pas du chiot, en prenant soin de coincer la laisse sous votre genou. Agitez un jouet « appétissant » devant vous.
  2. Appelez affectueusement le chiot par son nom pour attirer son attention. Lorsqu’il tourne la tête vers vous, dites « Au pied » Agitez le jouet pour l’inciter à vous obéir. Ne tirez pas sur la laisse. Encouragez le chiot à s’approcher pour prendre sa récompense.
  3. Accueillez votre chiot les bras ouverts. Lorsqu’il se dirige vers vous, félicitez-le vivement par un « c’est bien » ou « gentil chien ». Donnez-lui le jouet lorsqu’il vous a rejoint. N’appelez jamais votre chiot pour le gronder, car il associera votre appel avec l’idée de réprimande.

Assis

Pour prévenir les accidents et pouvoir maîtriser votre chiot aussi bien à la maison qu’à l’extérieur, vous devez lui apprendre à venir au pied et à s’asseoir sur commande. Commencez ces exercices très tôt, en les incorporant à des jeux pour être sûr de vous faire obéir.

  1. Choisissez une pièce calme, de petites dimensions (entrée ou couloir). Le chiot tenu en laisse, appelez-le en lui montrant que vous avez une petite friandise pour lui. Lorsqu’il fait le mouvement de venir vers vous, dites-lui :« au pied ».

  2. Lorsque le chiot est à vos côtés, levez la friandise au-dessus de sa tête. Pour ne pas perdre la nourriture de vue, il sera contraint de s’asseoir. Dites-lui : « assis » à ce moment précis en lui tendant la récompense. Répétez cet exercice plusieurs fois avant le repas pour que le chiot soit intéressé par la nourriture.

Couchégif

Apprendre à votre chiot à se coucher sur commande est un moyen de lui faire comprendre que vous êtes le maître. Soyez ferme pendant la séance mais pas avare de compliments, auxquels un chiot est très sensible.

  1. Faites asseoir votre chiot et agenouillez-vous à ses côtés. Accompagnez l’ordre « couché » de petites tapes sur le sol devant lui.

  2. Si le chiot ne réagit pas à votre ordre, appuyez doucement sur son corps avec le plat de la main tout en avançant un peu ses pattes avant.

  3. Si cela ne marche pas, présentez-lui une croquette dans une main en le tenant de l’autre par le collier. Baissez la main pour amener la friandise devant lui jusqu’à ce que le chiot se retrouve couché.

Plusieurs séances seront nécessaires pour le chiot s’allonge sur commande.

Pas bouger

Dès que le chiot est assis, dites : »pas bouger ». Laisse détendue entre les mains, sans le quitter des yeux, levez-vous et avancez vers lui en répétant « pas bouger ». La friandise ici n’est pas utile : contentez-vous de tenir la main à plat au-dessus de sa tête. Le chiot apprendra vite à reconnaître ce geste. Cet exercice est capital pour sa sécurité, notamment en ville, où les risque liés à la circulation sont importants.

Interdit de sauter

Si votre chiot a tendance à vous sauter dessus, repoussez-le doucement et dites « non » d’un ton très ferme. Ordonnez-lui de s’asseoir et accueillez-le convenablement en vous baissant et en le caressant.


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